Thursday, September 07, 2006

RESEAU INTERGENRE - INTERSEXE


RESEAU IG-IS


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L’un des grands mythes de notre culture veut que tous les enfants puissent être identifié-e-s à la naissance en tant que « mâle » ou « femelle » (sexe biologique), qu’i-elles grandissent tous et toutes en faisant preuve d’un comportement « féminin » ou « masculin » (identité sexuelle), qu’i-elles vivent en tant que « femme » ou « homme » (rôle social) et qu’i-elles marient une femme ou un homme (orientation affective hétérosexuelle) ; mais la réalité est toute autre.

La société est de plus en plus consciente de l’existence de personnes dont l’identité de sexe et de genre diffère des normes sociales admises. L’émergence de cette réalité va de pair avec la connaissance des difficultés auxquelles ces personnes doivent faire face : traumatismes physiques et psychologiques (suite notamment à des traitements médicaux dans l’enfance), difficultés dans le milieu familial et social, discrimination à l’école et pendant les études, sur le lieu de travail, harcèlement, violence, viols, refus d’accès à certains services, risque de suicide plus élevé, de toxicomanie et de pauvreté,…

Intersexe / intersexualité ?

Les termes « intersexe » ou « intersexualité » renvoient à certaines variations du développement génital dit « normal » :

  • Une personne disposant d’un génotype (chromosomes) mâle (XY) pourra avoir, à la naissance, des organes génitaux qui ne sont pas complètement masculinisés. Très étendues, les variations morphologiques et anatomiques peuvent aller jusqu’à des organes génitaux qui ne sont pas du tout masculinisés.
  • Une personne disposant d’un génotype femelle (XX) pourra naître avec des organes génitaux qui ne sont pas complètement féminisés. Etendues également, les variations peuvent faire apparaître des organes génitaux d’apparence masculine.

Ces variations congénitales se retrouvent le plus souvent classifiées dans le cadre des « malformations » ou « anomalies » génitales ; des « désordres » du développement sexuel, des « maladies » face auxquelles la médecine propose divers traitements regroupés dans le domaine de la chirurgie et de l’endocrinologie.

La plupart des personnes intersexes et intergenres ne sont pas et ne se considèrent pas comme « malades ».

En d’autres mots, la classification binaire «mâle/femelle», «homme/femme » est trop réductrice et les variations bien plus vastes que l’on ne le pense.

Etre intersexe est une autre possibilité existentielle.

L’intersexe ne concerne pas que le corps, mais aussi la façon dont nous nous percevons à l’intérieur de ce corps.

Intergenre ?

Certaines personnes, qu’elles soient de sexe intermédiaire ou pas ou apparemment pas, ne trouvent pas leur place dans le système classique binaire « homme/femme ». Elles se situent quelque part sur le continuum dont à une extrémité se trouvent les êtres humains féminins et à l’autre, les êtres humains masculins, ou en dehors de continuum.

Une personne intersexe peut se déterminer homme ou femme. Un homme ou une femme peut se sentir quelque part entre les deux, se sentir l’un et l’autre en même temps ou ne pas trouver de place ce qui revient à ne pas avoir de genre.

L’identité de genre étant une part cruciale de l’identité des personnes, il est primordial que chacun-e ait le droit à l’autodétermination et puisse choisir de se trouver à l’une ou l’autre extrémité ou quelque part sur le continuum ou en dehors de celui-ci.

Les causes

L’étiologie des diverses conditions rassemblées sous le nom d’intersexe et d’intersexualité varie suivant que l’on s’intéresse à l’une ou à l’autre. Néanmoins, les causes sous-tendant les dysfonctionnements du développement uro-génital peuvent renvoyer à des facteurs :

  • Génétiques : par exemple, anormalités chromosomiques (45 XO -> Syndrome de Turner), (47XXY -> syndrome de Klinefelter
  • Hormonaux : par exemple production d’hormones mâles par les glandes surrénales (-> hyperplasie congénitale des surrénales) ; déficits dans la biosynthèse des androgènes (-> cryptorchidie, hypospadias) ; déficits dans l’action des androgènes (-> syndrome d’insensibilité aux androgènes ; déficit en DHT)
  • Chimiques : par exemple certains médicaments
  • Environnementaux : par exemple, agents chimiques dans l’eau contenant des propriétés œstrogéniques ou anti-androgéniques

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